
LE CERCLE

Jim Osterberg dit "Iggy Pop"
Né James Newell Osterberg Jr. à Muskegon dans l'état américain du Michigan un 21 avril 1947, celui que l'ont connait davantage sous le nom de "Iggy Pop", affiche une carrière impressionnante s'étalant sur plusieurs décennies, malgré un train de vie à 100 à l'heure, rythmé par des hauts et des bas face auxquels l'Iguane s'est toujours relevé...
De la formation des Stooges à l'attribution de la paternité du Punk-Rock, en passant par sa descente aux enfers avec des addictions aux drogues et à l'alcool, jusqu'à sa rencontre avec son sauveur musical et spirituel en la personne de David Bowie, Jim Osterberg est devenue une véritable icone de la scène musicale rock américaine et de la culture "Destroy".
Mais, si ce cher Iggy foule encore les scènes en faisant tomber le t-shirt à presque 80 ans. C'est peut-être dû à une rencontre qui l'inspira fortement à se lancer dans la musique bien des années auparavant...
En effet, c'est un 21 octobre 1967 que le jeune James Osterberg assiste à un concert des DOORS donné dans le gymnase de l'université d'Ann Arbor au Michigan. D'après les dires de celui qui deviendra "L'iguane" et qui se trouvait à quelques mètres du groupe, la prestation se révèle être assez médiocre, Jim Morrison semble particulièrement éméché, arrive en retard alors que le groupe a déjà entamé "Soul Kitchen" en trio, et peine à terminer les chansons qu'il entame. Les réglages sonores sont également mauvais mais malgré cela, le jeune James se trouve être relativement captivé par ce qui est entrain de se dérouler devant ses yeux. Le fait que le groupe continue de montrer une volonté forte à s'accrocher à sa prestation et la manière de se mouvoir de Morrison sur scène sont deux faits qui marquent profondément le jeune Osterberg, en plus du chaos ambiant qui règne alors dans la salle.
Osterberg, bien que mélangeant et exagérant certaines informations dans son témoignage, se souvient être resté bouche bée et avoir commencé à vouer une admiration pour ce jeune chanteur vêtu de cuir jouant le rockeur éméché dans un pur style shakespearien, en faisant abstraction de la prestation nullissime à laquelle il a assisté.
Inspiré par ce dont il avait été témoin ce soir là, le jeune étudiant d'Ann Arbor adopte alors le nom de scène "Iggy Stooge" puis "Iggy Pop", et forme avec The Stooges, un groupe qui à contribué a changer l'histoire du rock n' roll. Ses fraques et bouffonneries scandaleuses sur scène et son attitude insouciante et souvent belliqueuse envers ses fans ainsi que son manque apparent de connaissances techniques musicales, constituent des signes pour une nouvelle génération de jeunes rebelles qui tendent à prendre les guitares et à lancer le phénomène Punk Rock de la fin des années 70.
"À l'époque où Iggy était vilipendé, vers 1970, la musique rock tournait autour de la notion de virtuosité" explique Paul Trynka, ancien rédacteur en chef du magazine Mojo et auteur de la biographie "Iggy Pop : Open Up and Bleed". "Une fois que son impact sur le milieu musical s'est fait ressentir, à partir de 1977, la musique Rock adoptait des sujets beaucoup plus personnels tels que les sentiments, les émotions comme l'ennui, la frustration, la rage incohérente et la joie d'un rock n' roll puissant et explosif. Sans Iggy, il n'y aurait pas de Sex Pistols, pas de Nirvana, pas de White Stripes."
Peu après le décès de Jim Morrison à Paris en 1971, "Iggy Pop" est repéré par Ray Manzarek, le claviériste des DOORS et Danny Sugerman, le jeune manageur de ce qu'il reste alors du groupe mythique. Ces derniers songent un temps à attribuer le rôle de chanteur des et à remplacer Morrison par Iggy avant que celui ci ne décline l'offre. On évoque également une rétractation des membres des DOORS, face au constat peu flatteur de l'état de santé dans lequel se trouvait l'Iguane à cette époque...
"Iggy", alors au fond du gouffre après la séparation des Stooges, se lie d'amitié avec David Bowie, rencontré quelques années plus tôt par le biais de Danny Fields, qui avait travaillé pour Elektra Records en tant qu'attaché de presse des DOORS au début de leur carrière. En véritable sauveur musical et spirituel de l'Iguane, Bowie emmène Iggy avec lui en Allemagne à Berlin et le gratifie en 1977, de deux albums solo qui feront sa renommée : "The Idiot" et "Lust For Life".
Dans le second, figure le célèbre tube "The Passenger". Si pour beaucoup ce morceau évoque les longues déambulations des deux compères Bowie et Pop dans Berlin, l'inspiration de ce titre viendrait en vérité encore une fois de Jim Morrison et de l'un de ses poèmes paru dans le recueil "The Lords and The New Creatures (Les Seigneurs & Nouvelles Créatures).
Quoi qu'il en soit, l'Iguane inspiré par un "Roi Lézard", n'a à ce jour toujours pas raccroché les micros. Il n'a de cesse même, d'ajouter plusieurs cordes à son arc, continuant sa carrière musicale avec plus de 20 albums solo et s'improvisant acteur dans plusieurs productions filmiques de cinéastes de renoms à l'instar d'un certain Jim Jarmusch, auteur d'un documentaire passionnant sur The Stooges, intitulé "Gimme Danger", sorti en 2016.





